mercredi 12 février 2014

Les rythmes scolaires : on ne s'en T.A.P. pas !

Le TAP est le Temps d’activités Périscolaires. Il organisé et pris en charge par la commune. Ces activités visent à favoriser l’accès de tous les enfants aux pratiques culturelles, artistiques, sportives...

Photo J.M. Pascal
La semaine de quatre jours, les rythmes scolaires, Vincent Peillon, vous connaissez forcément, tellement le battage médiatique est grand.

Succinctement, qu'en est-il ?  La demi-journée récupérée (le mercredi matin) est répartie sur les cinq jours restants et n'est plus un temps de classe avec les enseignants, mais un temps d'animations, d'activités, avec des personnels venant de l'extérieur de l'école. Les enfants iront donc à l'école quatre jours et demis au lieu de quatre.
  • L'organisation revient aux communes en concertation avec les professeurs des écoles.
  • Le financement est assuré par les communes qui se voient attribuées une aide durant les deux premières années seulement.
  • Public concerné : écoles maternelles et élémentaires, à la rentrée 2014, sur tout le territoire de la Communauté De Communes (CDC).

Photo J.M. Pascal
Il se trouve que normalement, la concertation dans les communes doit être de mise. Qu'en est-il véritablement à Cognac ? 
A la mi-janvier, les enseignants ont exprimé leur avis. Les professeurs des écoles de maternelle tenaient pour acquis, avant les vacances de Noël, que les T.A.P. seraient placés à 15 h 45, à partir de la prochaine rentrée scolaires. En fait, contre leur avis, une concertation au sommet, les excluant, a décidé que la pause méridienne (juste après le déjeuner) serait bien plus judicieuse, au prétexte qu'ainsi les personnels concernés seraient libérés pour les animations des écoles élémentaires qui elles, restent après la journée de classe, à 15 h 45. Ah ! l'intérêt des enfants ! Justement, la colère des "maîtresses de maternelle" tient au fait qu'elles avaient prévenu, en tant que professionnelles des petits enfants, que cette option était totalement contraire aux jeunes enfants.


Certains droits réservés Gilles Couteau
Madame Lacroix, adjointe au maire de Cognac chargée des affaires scolaires, n'hésite pas à parler de "mauvaise compréhension", de quiproquo, décide que toutes les maternelles ne sont pas du même avis, et va même jusqu'à prétendre : "Les profs mêlent le temps de classe et les activités périscolaires, on ne peut pas calculer les choses comme cela." Ça s'appelle noyer le poisson.


Madame Lacroix n'a sans doute pas passé beaucoup de temps dans une maternelle. Sinon elle n'affirmerait pas qu'il s'agit d'un "malentendu" et encore moins que les enseignants confondent temps de classe et temps de TAP.
Certains droits réservés Fred Dhennin

Si les éducateurs recrutés sont là pour surveiller des enfants en récréation, après le déjeuner, alors effectivement rien de changé par rapport à la situation actuelle. Mais il avait semblé que ça n'était pas leur mission.

Si on se place sur du temps non scolaire, mais d'animation, alors oui il y a demande de concentration, de discipline, etc. et à ce moment là de la journée, c'est aberrant, car les petits (et pas que) n'en sont pas capables. D'autant que de suite, après ces ateliers, ils retrouveront la classe, avec ses contraintes (aux dernières nouvelles, il paraît que les petits feront la sieste et seront dispensés de T.A.P.).
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Nous entendons bien l'argument économique. Mais est-ce lui qui doit prendre le pas sur l'intérêt des enfants ? Sans doute que non...

Quant à la réflexion entre "l'Inspection académique (c'est à dire, en réalité, avec l'IEN de Cognac) et l'adjointe au Maire aux affaires scolaires", nous savons ce que c'est : on parle d'institution à institution, avec leurs intérêts seulement !

Par contre, c'est un bel aveu d'ignorer les enseignants... Bravo !


Certains droits réservés Gilles François
Ce que nous craignions, se confirme, malheureusement. La mise en place d'un tel dispositif, au plan national est trop hâtif. Les délais de réflexion et de formation de personnels compétents ne permettent pas une mise en place dans la sérénité. Pourquoi pousser les feux, comme l'a fait Vincent Peillon, sinon pour mettre au second plan d'autres débats de fond ! La formation des enseignants a été traitée à la hussarde, tout comme les contenus d'enseignement. Notre école va mal, nos enseignants, malgré tous leurs efforts, vont mal et ça continue...

Nous le disons très clairement, il n'est pas question pour nous de faire un trait sur une réforme des rythmes scolaires qui doivent s'envisager dans leur globalité : journée, année scolaires et vacances scolaires. Le travail de concertation doit se faire en priorité avec les parents, les enseignants et les spécialistes de la petite enfance. La semaine de quatre jours et demis est possible, à condition de bien déterminer ces journées, de définir correctement les horaires, de former les personnels d'animation en nombre suffisant et de dégager les moyens permettant aux municipalités de financer les T.A.P.

Autrement dit : on ne "sen TAP(e)" pas !

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