mercredi 19 mars 2014

CACHE-CACHE : LE JEU POLITIQUE DANS L’AIR DU TEMPS

Licence libre cc-by-nc :Pierre-Alain Dorange

Nous distribuons des tracts, nous allons à la rencontre des habitants du Cognaçais, nous échangeons sur la situation économique, sociale et politique de notre région, de notre pays, de l’Europe.
Au cours ou au terme de l’échange avec les personnes rencontrées, lorsque nous parvenons à l’établir, nous entendons toujours les mêmes constats, les mêmes ritournelles : une défiance à l’endroit des élus, de la déception, de l’inquiétude. Elles disent que si elles vont voter, ce sera pour le plus sympathique ou... le plus réac, qui n’a jamais été « aux affaires », un vote épidermique, sans aucune analyse des programmes quand il y en a un !!!.
Par ailleurs, et c’est l’objet de ce billet, bien souvent les élus défendent l’idée que les élections municipales (la plus importante des consultations populaires), ne sont pas des élections politiques, qu'il ne s'agit que de gestion. Un positionnement absurde participant à entretenir désespérance et désintérêt.
On peut en déduire qu’ils confirment ainsi leur impuissance à agir et même leur souhait inavouable que rien ne change dans cette société qui les a produit et qui les adoube.

Licence libre cc-by-nc :Pierre-Alain Dorange
En effet, si administrer une collectivité ce n’est que de la gestion, qu'être élu est un métier (comme ils disent), il est nul besoin d’anticiper, de réfléchir, de se remettre en cause pour proposer un autre modèle.

Nous nous inscrivons en faux au regard de ces allégations mensongères sans fondement constitutionnel. Quand la politique, au sens premier et noble du terme, n’a pas droit de cité, que le débat public est confisqué dans un entre-soi, cela cautionne et renforce les a-prioris sur les hommes politiques et augmente par ricochet le dédain vis-à-vis de la politique.
Mais non, être un élu du peuple n’est pas un métier pour lequel certains auraient une compétence particulière et d'autres pas. Penser le contraire c'est s'inscrire dans la tradition théocratique, royaliste, bonapartiste et vichyste de notre histoire politique. Qui n'a rien de commun avec l'esprit comme la lettre de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, des travaux de la Constituante et de la Charte du Conseil National de la Résistance

Licence libre cc-by-nc :Pierre-Alain Dorange
Nous affirmons, nous, que ces élections revêtent aujourd'hui un caractère hautement politique, que le jeu de cache-cache du maire sortant et du candidat de droite qui voudraient être reconnus comme socialiste ou « UMPiste » tout en cachant leurs emblèmes, ou celui de la candidate frontiste repeinte en bleu marine alors que son programme, comme celui de ses semblables partout en France, sent bon l'extrémisme ultra droitier, n'a pour seul objectif que l'enfumage électoral dans le but unique d'être élu ou réélu.
Nous l'affirmons : oui il y a un fort lien politique entre le national et le local et les exemples suivants l'illustrent parfaitement :
 · la réforme des rythmes scolaires : locale ou nationale ?
 · les lois et réglementations qui s'imposent à tous les exécutifs : locales ou nationales ?
 · le statut des agents des collectivités : local ou national ?
 · la fermeture des tribunaux (instance prud’homme commerce…) locale ou nationale ?
 · la fermeture des hôpitaux de proximité : locale ou nationale ?
 · la baisse de la Dotation Globale de Fonctionnement : locale ou nationale ?
 · l'élection des Sénateurs par les Grands Électeurs dont 95% sont des élus communaux : locale ou nationale ?
 · l’instauration de grandes métropoles : locale ou nationale ?
 · le pouvoir réglementaire bientôt donné aux régions : local ou national ?

Dans ce contexte il n'est pas étonnant et au contraire très significatif que près de la moitié des actuels ministres sont candidats aux municipales.

ALORS PAS POLITIQUES, LES ELECTIONS MUNICIPALES ?

Photo JM Pascal
Ces choix politiques nationaux, comment les élus locaux peuvent-ils les assumer quand ils affaiblissent notre territoire, son tissu économique et social ?
Ils ne peuvent pas, ils condamnent mollement et font des pirouettes pour dire qu’ils ne sont pas d’accord, alors que dans le même temps ils font allégeance à leur parti pour conserver leur siège.
Ce qu’il y a de plus étonnant, c’est que ceux qui se sont opposés localement en participant à des mouvements sociaux mais aussi en dénonçant publiquement ces situations. n’appellent pas à revenir à une politique conforme à leurs convictions affichées et qu’ils ont défendue.
Où est la sincérité de leurs engagements ?

En ce qui nous concerne :
Nous savons que malheureusement ce qui conduit à ces forfaitures à ces renoncements idéologiques sont dictés par l’incommensurable désir d’être élu, c’est pourquoi :
- nous ne cumulerons pas les mandats
- nous inscrivons notre programme sur deux mandats consécutifs
- nous diviserons la totalité des indemnités par 33 élus,
- nous mettrons en place une commission financière présidée par un élu de l’opposition etc.

C’est faire de la politique autrement.

Nous avons la force de nos convictions, et la ferme volonté de dire, de faire, d’agir pour l’intérêt général, sans qu’il soit besoin, sous des prétextes fallacieux, de dissimuler la nature de notre engagement.

N’est-elle pas plus belle la vie comme cela !!!!!

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