Je veux y consacrer
mes efforts. Je ne reviendrai ici pas sur les arguments de fond concernant la
nécessité du changement des institutions. Ni sur le rôle particulier de la
convocation d'une assemblée constituante pour la transformation du peuple en
acteur politique. Je ne parle que de la méthode de travail. Il s’y niche en
effet une difficulté que chacun peut voir facilement. Je prends l'initiative et
je dispose, pour la conduire, de bien des moyens que me donnent ma
propre audience et celle des camarades qui décideront de partager cette
tâche avec moi. Pour autant, un tel mouvement ne peut trouver toute sa
signification s'il est approprié par une personne ou par un groupe. Il ne faut
pas que la façon d'avancer soit en contradiction avec l'objectif visé. Je veux
dire par là qu'on ne peut vouloir imaginer une société de réelle coopération
entre les individus qui la composent et utiliser une méthode qui en soit
l'inverse à cause des difficultés de mise en œuvre. Ces difficultés ne sont pas
nouvelles. Elles sont renforcée quand elles s’appliquent à un projet aussi
totalement ouvert que l’est la préparation d’une nouvelle Constitution.
Cependant, je crois que nous disposons dorénavant des moyens techniques de les
surmonter. Ils commencent seulement leur apparition dans la sphère
politique. Mais il est vrai que l'on n’a plus besoin des rigides structures
verticales et de tout l'appareil d'organisation qui étaient nécessaire aux
époques où les réseaux sociaux n'existaient pas ou bien étaient extrêmement
limités.
Dorénavant,
la possibilité existe de systèmes forts simples d’accès pour des connexions
interactives très complexes. De
plus, la participation de 27 millions de personnes en France au réseau Facebook
a fourni des apprentissages d'un nouveau mode d'existence de l'espace public.
Il faut d’ailleurs rappeler combien l’espace public traditionnel a été
progressivement vidé de possibilités d’interventions politiques. Les digicodes,
les interdictions de diffuser dans les centres commerciaux où se presse
pourtant l'essentiel de la population dans ses moments de temps libres, la
raréfaction des espaces d'affichage public, la parole politique réduite à un
bruit de fond dans la turbulence médiatique, tout ceci a rendu l'espace concret
en réalité très… virtuel. A l’inverse, beaucoup peuvent dire : mes voisins que
je ne vois jamais, à qui je ne parle jamais, sont plus virtuels que mes « amis
» sur Facebook qui entretiennent quotidiennement une relation avec moi. Bien
sûr, ces formules caricaturent la situation mais elles permettent de rétablir
l’équilibre face à un certain mépris que j'observe chez d'aucuns pour ce qu’ils
nomment le « virtuel », suspect de n'avoir aucune réalité aussi longtemps
que la présence physique n'est pas confirmée. À mes yeux, l’espace du réseau
social n'est pas plus virtuel que l'espace physique n'est concret. Tous deux
sont réels, a leur manière. Mais le plus fluide et interactif est celui du
réseau social.
Je
vais donc procéder par étapes dans la création du mouvement en sorte que chacune d’entre elle soit
une transmission du pouvoir d'initiative au grand nombre qui décidera de
s'impliquer dans ce réseau. La première étape sera la publication d'une page où
venir signer une très brève déclaration qui constituera en réalité la porte
d'entrée dans le réseau. Puis un appel de personnalités sera publié. La page
ouvrira alors des possibilités d'intervention interactive et de prise de
décision collective. À ce moment un comité d'initiatives pourra se constituer
et c'est lui qui pilotera les étapes ultérieures. J'ai choisi cette méthode
parce qu'elle me paraît être elle-même la plus en phase avec ce que nous
voulons faire. J’en suis certain : ceux qui nous rejoindront amèneront les
savoir-faire techniques qui permettront d'approfondir sans cesse les capacités
de coopération entre les signataires. Le but du mouvement n’est pas de
constituer un parti. Il est de provoquer dans la société un mouvement en faveur
d'un but, et un seul : la convocation d'une assemblée constituante pour faire
naître la sixième République. Faire naître ce mouvement, c'est donc l'alimenter
et l’élargir à la fois par des initiatives d'autant plus fortes qu'elles seront
originales, qu’elles seront voulues et pratiquées par le grand nombre, et par
des contributions qui stimulent la réflexion. Je n'en dis pas plus pour
aujourd'hui. Dans un premier temps j’ai besoin que ceux qui le veulent, parmi
mes lecteurs, aident à diffuser l'existence de la page et partagent autant
qu'ils le peuvent sur leurs propres réseaux l'accès à cette initiative. À
mesure des étapes je donnerai ici des informations sur le déroulement de
l'action.
Jean-Luc Mélenchon
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RépondreSupprimerMerci de votre vigilance !
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