Qui aurait pu croire que l'impudence de Manuel Valls irait
jusqu'à nommer un banquier d'affaires ministre de l'économie ? Tout le monde se
rappelle la fameuse phrase du discours du Bourget de Hollande : « la finance n'a
pas de nom. Et pourtant elle gouverne ! ». Le peuple souffre ? Le gouvernement
répond : ce qui nous importe c'est le satisfecit des marchés, du Medef et de
Madame Merkel.
C'est terrible pour notre pays. Ceux qui appelaient encore
ces derniers jours F. Hollande à changer de cap ont leur réponse : il continuera
coûte que coûte avec la même politique. Il n'a jamais été aussi éclatant que ce
gouvernement ne tient que grâce à la constitution de la 5ème République. Dans
n'importe quel autre système, un président ayant perdu deux élections de suite,
à 17 % d'opinions favorables et un premier ministre à 37 % auraient été
renvoyés. Pas en France. Le discrédit de cet attelage est tel, ainsi que leur
obstination à maintenir la baisse des dépenses publiques et la casse des droits
sociaux, que 3 ministres ont préféré ne pas rempiler, en plus de Montebourg
renvoyé. Du jamais vu! Puisque la composition de ce nouveau gouvernement
soulève tant d'indignation sur certains bancs du PS, ils doivent être cohérents
jusqu'au bout et, le moment venu, refuser la confiance à Manuel Valls en votant
contre et pas seulement en s'abstenant.
Nous le disons clairement : le PG est prêt à travailler avec
tout le monde mais dans la clarté. Nous refusons l'ambiguïté. Dans cette période
de crise économique et sociale qui se double d'une crise politique et
institutionnelle, la réponse ne peut-être des jeux politiciens dans une course à
l'échalote pour 2017. Notre pays mérite mieux. La 5ème République est à bout de
souffle. Pour exiger une 6ème République, sociale et écologique, avec de
nouveaux droits et des institutions démocratiques, quelle meilleure forme qu'une
Constituante pour redonner la parole au peuple ?
En cette rentrée politique, c'est la bataille que nous
voulons mener, bien évidemment sans abandonner les autres terrains de lutte
comme l'emploi, la transition énergétique, le refus du GMT, de la réforme
territoriale. Pour cela le BN a décidé de modifier notre organigramme de
direction. Nous tournons donc la page de la coprésidence qui ne correspond plus
à cette nouvelle étape. Je remercie tous les adhérents du PG pour ces 4 ans
passés en tant que coprésidente aux côtés de Jean-Luc Mélenchon. Il y a eu des
moments difficiles, mais combien de moments exaltants. Je suis fière de ce que
nous avons construit tous ensemble, de ce parti écosocialiste. Je resterai
évidemment engagé pleinement à de nouvelles fonctions tout comme Jean-Luc qui va
consacrer beaucoup de temps désormais à ce mouvement pour la 6ème République
dont la période a besoin.
Martine
Billard
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