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Extraits de l'essentiel du discours de Jean-Luc Mélenchon à la fête de l'Humanité, le 13 septembre 2014 Vincent Christophe Le Roux
"Ce régime est un attentat contre la
démocratie."
"Nous, les Français, si nous gouvernions ce
pays, nous sortirions de l'OTAN. Nous récupèrerions totalement notre
souveraineté nationale et nous la mettrions au service de la paix dans le
monde. À la place de l'OTAN, nous imaginerions une autre alliance - que j'ai
appelée altermondialiste - qui commencerait par dire: Nous, Français, nous ne
sommes as une nation "occidentale", nous sommes une nation
universaliste. (...) Nous devons mettre en place un autre système d'alliances
qui aurait pour objet la lutte en commun contre le changement climatique, la
souveraineté alimentaire et politique de chacune des nations qui les
constitueraient."
"Vous devez comprendre à quel point il est
dangereux de ne pas admettre que la démocratie que ce soit dans les
institutions ou dans l'ordre du monde s'arrête tout soudain à la porte des
entreprises. La 6e République est un mot d'ordre social, mes camarades.
Réfléchissez-y à cet instant. Les délégués du personnel qui représentent la
démocratie dans l'entreprise, pour autant qu'on arrive à en élire et pour
autant qu'ils arrivent à être assez protégés pour pouvoir exprimer l'intérêt
des travailleurs qui composent l'entreprise. (...) Il est indispensable
d'écrire dans la constitution que la démocratie dans l'entreprise n'est pas
réversible c'est-à-dire qu'aucun gouvernement n'a le droit de revenir dessus
sans que ce soit considéré comme un crime contre la constitution
elle-même."
"Si la constitution disait : dans le cas où une
entreprise est abandonnée par ses propriétaires, les travailleurs ont un droit
de préemption et ils passent le premiers. C'est-à-dire que s'ils disent : nous
voulons gérer l'outil de travail par nous-mêmes, nous le leur remettons. A ce
moment camarades, ne croyez pas que vous aurez réglé seulement le problème des
coopératives, vous aurez réglé un problème bien plus ancien qui est la
définition de la propriété. Ce n'est pas un débat nouveau. Il a commencé à la
veille de notre première République. les uns disaient : la propriété est un droit
sacré. C'est un droit naturel comme tous les autres droits de l'homme, parmi
lesquels les premiers droits à l'existence. Et d'autres, parmi lesquels le
grand Robespierrre, ont expliqué: non, la propriété n'est pas un droit d'usage
comme les autres et par conséquent, il a des limites et notamment eu égard à
l'intérêt général. Donc, si vous dîtes que les travailleurs sont les premiers,
par droit de préemption, à avoir le droit de diriger l'entreprise quand elle
est mise en vente, vous affirmez que la propriété est seulement un droit
d'usage et non pas un droit sacré. Voilà pourquoi, dans le mode social, la 6e
République est une œuvre révolutionnaire."
"Il faut introduire dans la constitution une
forme d'écologie politique qui n'est pas l'écologie culpabilisatrice qui montre
du doigt les pauvres gens qui n'y sont pour rien. Il faut savoir changer mais
changer à temps. Quelle est cette règle ? Vous autres, ouvrières et ouvriers,
techniciens hautement qualifiés, si j'avais à gouverner le pays je vous dirais,
dorénavant, partout, dans toutes les activités matérielles, je vous demande de
faire respecter la règle verte. Quelle est cette règle ? Elle est technique,
elle fait appel à votre intelligence. Cette règle dit : on ne prend pas plus à
la nature que ce qu'elle est capable de reconstituer."
"On ne fait pas la révolution pour que chacun
puisse se payer des 4/4. La révolution a un contenu culturel. Nous devons
changer notre manière d'être des êtres humains. Nous devons sortir de la
barbarie des premiers âges. Il faut cesser d'imaginer que l'avenir, c'est
seulement accumuler, accumuler, accumuler cette masse d'objets dont, à la fin,
plus personne ne sait quoi faire et qui fait que le plus grand succès de ce
pays, ce sont les vide-greniers qui vident les greniers des uns pour remplir
ceux des autres !"
"La révolution citoyenne est une révolution
culturelle c'est-à-dire qu'elle met en avant le bien commun des êtres humains,
comme vous le faîtes dans votre famille, et ce bien commun peut vous conduire,
parfois, à limiter votre propre liberté, mais vous le faîtes avec d'autant plus
de cœur et d'amour que vous le faîtes pour les autres !"
"Dans la constitution, je veux qu'il y ait la
planification écologique comme le principe d'organisation de la société."
"Il faut que le temps, le temps long reprenne le
pouvoir par rapport au temps court qui est celui du capital, de la transaction
instantané dans la nanoseconde. Le temps long, c'est celui des cycles de la
nature, c'est celui des êtres humains. C'est ce temps long qu'il faut se
réapproprier, être capable de le maîtriser, c'est-à-dire de planifier !"
"Qu'est-ce que le Medef ? Une petite secte de
patrons arrogants qui s'arrangent pour marcher derrière les petits en disant
que le patronat gagne en moyenne 1500 euros par mois. Et le patron de Total
avec ses 3 millions par an ?"
"Ça ne rend pas intelligent d'être si riche
tandis que la pauvreté, ça nous agite les neurones."
"Comment est-ce que ces gens-là [du Medef] qui
viennent nous faire des leçons toutes les cinq minutes sont élus ? Et par qui ?
Par personne ! Même dans leur milieu. Hé bien, Monsieur Gattaz, puisque vous
aimez autant le réalisme, pourquoi n'y a -t-il plus d'élections dans lesquelles
le patronat se confronte entre lui-même. Comment se fait-il que vous soyez
déclarés représentatifs - on a changé les règles pour tous les syndicats -
comment se fait-il que vous, on vous regarde et on vous déclare représentatifs
? Pourquoi ? Parce que quand vous votez, on s'aperçoit qu'il y a 19% des
patrons qui votent pour les représentants de l'économie sociale et solidaire.
19% ! Et ceux-là, ils ne demandent pas du tout la même chose que les patrons du
CAC 40 ! Par conséquent, n'ayez pas peur ! Le moment
venu, on leur fera les poches. Et ça ne coûtera rien, c'est-à-dire moins cher
qu'avant !"
"J'aimerais vous avoir fait prendre conscience
toute l'importance qu'il y a à inscrire dans notre constitution la règle du jeu
de notre comportement collectif.
Les ami-e-s, les droits fondamentaux doivent être
dans la constitution. Quand le peuple le décide, il se décrit lui-même. Il dit
qui il est. Je viens de vous montrer ce qu'il pourrait dire de lui-même.
Il pourrait dire: nous sommes un peuple pacifique. La
preuve : on ne décide aucune guerre sans en avoir parlé longuement avant.
Il pourrait être un peuple de partage et il
déciderait de mettre dans sa constitution des droits qui permettent aux
travailleurs d'organiser ce partage.
Il pourrait être un peuple qui dit : nous, nous
croyons à la citoyenneté, c'est pourquoi nous ne voulons plus du monarque, même
présidentiel.
Il pourrait être un peuple qui dit : nous sommes
composante de l'humanité universelle, c'est à elle que nous devons des comptes.
C'est pourquoi nous, les Français, pays si puissant,
si équipé, qui a un peuple si éduqué, nous pourrions mettre notre savoir et
notre manière de vivre au service de l'humanité universelle, en disant : nous,
le peuple français, sommes un peuple écologiste. Nous sommes un peuple qui
respecte la règle
verte." Nous
sommes un peuple qui respecte la règle verte."
à propos de François Hollande psalmodiant le principe
libéral selon lequel "l'offre crée la demande" :
"Mon pauvre bonhomme ! C'est un principe qui
date du XVIIe siècle. Même nous, avec Karl Marx, on est plus modernes ! Pauvre
petit bonhomme qui ne comprend rien à l'économie politique du XXIe siècle
!"
"Le mouvement 6e République est un mouvement
destiné à féconder l'opinion, à faire réfléchir, pour faire mûrir les esprits,
pour expliquer. Qu'est-ce qui fait un militant révolutionnaire ? Il bondit,
toute la journée, en disant "la révolution, la révolution" ? Non, il
prépare la suite parce qu'il a compris les mouvements et les contradictions
dans la société qui font qu'à un moment, celle-ci se bloque et le peuple
cherche des solutions à ses problèmes concrets. Nulle part dans le monde une
révolution n'a été déclenchée par un parti politique. Nulle part dans le monde
une révolution ne présente un catalogue de 200 ou 300 mesures. Non, c'est
toujours sous des objectifs simples, de la vie de tous les jours, que les gens
disent: mais vous êtes bons à rien vous qui êtes là, vous ne réglez aucun
problème, alors nous allons les régler nous-mêmes ! Et le moment où le peuple
dit : je vais les régler moi-même, il fait acte de souveraineté. La
souveraineté est le point de départ de la démocratie et du pouvoir populaire.
Le grand Jaurès dit: "Toute la question de la politique se résume à
l'exercice de la souveraineté par le peuple." Par conséquent, quand les
gens veulent s'emparer de leur destin, ils font acte de souveraineté et
deviennent citoyens, c'est-à-dire qu'ils cessent d'être la multitude informe.
Voilà pourquoi le Mouvement 6e République, c'est d'abord une idée qu'on fait
avancer, c'est une idée ré-vo-lu-tion-naire qui consiste à dire: VOUS allez
faire la constitution. Écoutez, il ne s'agit pas de faire une constitution
comme l'a fait le général de Gaulle car voyez-vous, la façon de faire la
constitution préfigure ce qu'elle contient. Le général de Gaulle a mis en place
une constitution pour sortir des contradictions d'une société - nous étions
contre ! - et il ne pouvait en sortir que d'une manière autoritaire puisqu'il
s'agissait d'évacuer trois départements qui étaient alors français ; il
s'agissait de faire cette immense migration de millions de femmes et d'hommes
qui ont quitté la terre pour aller en ville. Cet homme qui venait du XIXe
siècle et dont le métier était d'être général avait pensé qu'il fallait des
solutions d'autorité. Mais nous, nous n'allons pas faire une constitution à
quelques experts dans un bureau. Et nous viendrions demander au peuple: c'est
oui ou c'est non ? Nous allons la faire dans un large mouvement populaire. Nous
savons le faire. Nous avons vu nos camarades du Venezuela, de l'Équateur, de la
Bolivie, faire des constitutions dans ces conditions.
Camarades, comme c'était émouvant de voir ces gens,
dont certains savaient à peine lire et écrire, se faire expliquer par leurs
voisins le contenu de la constitution qui avait été distribuée à tout le monde.
C'était un immense mouvement populaire. Voilà pourquoi, quand le référendum
révocatoire a été appliqué à Hugo Chavez, les masses des pauvres sont
descendues dans les rues et ont décidé qu'il ne partirait pas, précisément
parce qu'il était celui qui avait fixé le droit du peuple à décider de sa
propre constitution.
En Équateur, nos camarades ont décidé que le lieu de
l'Assemblée constituante ne serait pas la capitale. Ils l'ont mise dans une
ville qui est le symbole de l'indépendance de l'Équateur et on a vu alors des
milliers de gens venir en cortège portant des cahiers de revendications
s'exprimer devant les députés de l'Assemblée Constituante pour leur dire : nous
avons discuté dans tel village et voilà ce que nous avons à dire. La France
regorge de cette intelligence. Le peuple français porte aussi en lui bien sûr
le pire, il n'est pas parfait. Ce n'est pas un peuple élu. Mais c'est un peuple
qui porte le meilleur.
Encore un mot sur ce grand peuple. Quand la question
de l’esclavage a été posée en France, on n’a jamais demandé à personne son
avis. On n’a pas demandé aux Français : êtes-vous d’accord pour faire des
esclaves ? Jamais ! La seule fois où quelqu’un leur en a parlé, çà a se passait
à Champagney. C’est un département de la Haute-Saône. Les gens après avoir
appris l’existence de l’esclavage dont ils ignoraient tout ont envoyé au roi
une pétition demandant l’abolition de l’esclavage. Des paysans du XVIIe siècle
ont expliqué : nous sommes tous semblables.
Le mouvement 6e République est un mouvement dans les
consciences. C’est un mouvement qui fait que chacun s’interroge sur sa patrie.
C’est pas pour trépigner dans son coin, les uns pour la révolution, les autres
pour la contre-révolution. C’est pour se demander ce qui pourrait être bon pour
le pays tout entier.
Alors on me dit : mais il n’y a pas que vous qui le
réclamez ! Mais tant mieux ! Enfin, on ne va pas nous reprocher aussi d’avoir
une idée que tout le monde partage ! Mais surtout, on ne va pas nous reprocher
de vouloir la rendre réelle ! "
« La Madame [Le Pen] a parfaitement compris ce
que la 5e République lui permet de faire en matière d’autoritarisme. C’est
pourquoi elle dit vouloir commencer par appliquer la 5e République, parce
qu’elle s’y voit et qu’elle sait qu’elle aurait des moyens dans la 5e
République de faire la guerre à qui elle veut, d’exploiter le peuple, de trier
les Français… Voilà pourquoi il faut en finir avec cette constitution. Allez
dire aux gens que la soi-disant amie du peuple s’apprête à prendre le bâton que
M. Hollande sait si mal manier. Dans sa dernière interview, elle a dit vouloir
rester dans les clous des 3%. Vous savez ce que c’est ça ? C’est le chien de
garde. C’est rien d’autre ! C’est rien d’autre que le chien de garde du
système. C’est la raison pour laquelle vous devez vous mobiliser pour dire que
notre objectif, c’est de faire respirer le peuple. Si vous ne le faîtes pas,
vous êtes complice de son asphyxie démocratique parce que c’est sur la base de
l’asphyxie démocratique qu’elle peut gagner.
Vous savez pourquoi je faisais une tête pareille au
soir des élections européennes ? Évidemment, c’est parce que notre pays est
regardé par le monde
entier et que l’on a vu tout d’un coup ces visages
grimaçants de l’extrême droite. Et qu’est-ce qui s’est passé ce jour-là ?
Le système médiatique, après avoir encouragé de
toutes les manières possibles cette femme et son équipe, avait prévenu les
Français : elle va gagner, elle va gagner, elle va gagner… Et qu’est-ce que ça
a fait ? Hé bien que la poussière humaine qui se groupe autour d’elle a dit :
on va gagner, on y va. Comme si à vous on disait : Mélenchon va gagner. Vous
amèneriez jusqu’à votre chien pour aller voter ! Eh bien, ils ont fait pareil.
Ils se sont dit : on va gagner et ils se sont mobilisés
Et nous, comme on s’était disputé, battus entre nous,
les gens se sont dit : mais qu’est-ce qu’ils veulent, ceux-là ? Et en plus on
s’est trompés ! On a dit : il faut qu’on passe devant les socialistes. Hé bien,
moi, je prends ma part d’autocritique. Passer devant les socialistes, tout le
monde s’en fout ! C’est pas là le sujet. Le sujet, c’est pas rassembler la
gauche. Parce que dans la gauche, il y a vraiment de drôles d’énergumènes. Moi,
je suis de gauche, VOUS êtes de gauche. Il n’y a pas besoin de le répéter
toutes les cinq minutes. Ce qu’il faut, c’est fédérer le peuple. Le système n’a
pas peur de la gauche, il a peur du peuple. C’est donc le peuple qu’il faut
fédérer. C’est lui qu’il faut fédérer.
Parce que le peuple, il est en train d’exploser.
Entre tous les statuts sociaux, le précariat, le lendemain dont on ne sait pas
de quoi il est fait. Celui-ci et celle-là qui étaient ami-e-s hier, qui ne le
sont plus, parce qu’ils se battent pour le même bout de pain. Vous le avez que
le peuple est en train de se pulvériser ?
Il ne fallait pas passer son temps à parler de la
gauche, il fallait parler du peuple, de ses droits, de son avenir, de son
futur, de ce qui est vrai pour
tout
être humain, même s’il est assez bête pour être de droite. Nous n’allons
pas mener la guerre pour expliquer que nous sommes la vraie
gauche et qu’ils sont la fausse gauche. Parce que,
mes ami-e-s, si vous faîtes ça, comme l’expliquent si bien nos camarades de
Podemos, si vous acceptez ça, si vous acceptez d’entrer sur ce champ qu’ils ont
eux-mêmes organisé, eh ben en deux secondes, vous êtes les extrêmes parce
qu’eux disent : nous sommes la gauche modérée, eux, ce sont les sauvages ! Don,
il faut prendre le problème par un autre bout : fédérer le peuple, c’est lui
proposer des objectifs communs sans s’occuper de savoir ce qu’il pense a
priori, mais en se projetant sur un avenir commun. Nous n’avons rien d’autre
qu’un avenir à partager. Voilà ce qu’est la 6e République. Et je ne suis
pas surpris des réponses qui me sont apportées. En 48 heures, 16000
personnes ont signé. »
« On va faire deux choses : la première c’est d’avoir
une idée carabinée : la 6e République ; la deuxième est que nous faisons un
mouvement et que nous allons l’installer dans les réseaux sociaux. Et on va
demander à nos camarades d’organiser la démocratie directe, la plus totale,
parce qu’on peut le faire, sur la base d’un site, grâce aux techniques
contemporaines. Alors si ça existe et qu’on le veut, c’est comme ça qu’on va
faire que chacun puisse être partie prenante. Parce qu’on en a tous assez des
systèmes verticaux. Et vous savez quoi ? Moi, le premier ! Parce que c’est une
vie d’enfer de faire ça ! »
« Novembre c'est la mi-mandat pour Monsieur le
menteur, le fourbe, le servile, le Président de la République. On pourrait, à
mi-mandat, leur refaire ce qu’on a déjà fait le 5 mai. C’est-à-dire qu’on
pourrait se retrouver tous dans la rue pour leur rappeler que rien ne nous
désorganise, que rien ne nous épuise, qu’on est toujours là, et qu’à la
première occasion… Réfléchissez ! »
« Maintenant, un peu de philosophie morale. Il y a
une chose que je ne vous ai pas dit à propos de la constitution. Mais vous
autres, qui avez les yeux qui brillez, je sais que vous allez me comprendre.
Dans la constitution, il faut qu’il y a ait les droits fondamentaux de la
personne humaine. Et le premier droit fondamental de la personne humaine, c’est
de se posséder soi-même. Car on ne peut imaginer que l’émancipation
collective soit autre chose que ce mouvement de recherche pour soi-même d’une
émancipation individuelle. Les deux marchent ensemble. C’est pour s’émanciper
individuellement qu’il fut s’émanciper collectivement. Et tout commence par le
secret du cœur, de l’intime, de ce rapport que chacun d’entre nous a à lui-même
et dans lequel il essaie de faire naître la dignité de son existence, l’amour
et la tendresse. Alors, mes ami-e-s, il faut d’abord se posséder soi-même. La
constitution doit établir que chacun dispose de lui, toujours, du début à la fin.
Et en premier lieu que les femmes sont les propriétaires de leur corps. Il
n’appartient pas à la société. Elles n’appartiennent pas à leurs époux, elles
n’appartiennent pas à leurs enfants. Mettons ce droit dans la constitution pour
que personne, jamais, ne puisse plus y toucher sans changer la constitution
elle-même. Et réfléchissez encore à ceci. Voici que les progrès inouïs des
sciences et des techniques commencent à profiler le rêve fou qui était celui de
Condorcet : un jour, mes ami-e-s, nous allons vaincre la mort. Et alors ce qui
était e cœur de la condition humaine, sa finitude subie, deviendra, d’une
manière ou d’une autre, une finitude qu’on aura choisie. Alors, en attendant ce
jour glorieux, ce matin où nous aurons cette confrontation à soi, définitive et
totale où il faudra savoir si ça vaut la peine ou pas, et dans quelles
conditions, au moins qu’on dise aujourd’hui que chacun dispose de lui-même et
que s’il veut, pour une raison ou pour une autre, parce que la maladie ou la
déchéance l’a atteint, en finir avec l’existence, qu’il puisse le faire. Dans
la constitution, le droit de disposer de soi devra prévoir ce droit à mourir
dans la dignité du fait de sa propre décision personnelle. »
"Le futur n'est pas ce qui va arriver mais ce
que nous allons faire [citation d'Henri BERGSON].
Chacun de nous peut être la tranchée sur laquelle
butent la bêtise, l'égoïsme, la brutalité et le racisme.
Il
suffit qu'un seul résiste et alors tous les autres se mettent à résister.
Il
suffit d'un seul départ de feu et alors le feu prend et embrase la plaine.
N'abdiquez
JAMAIS votre responsabilité d'êtres humains.
Alors
mes camarades résistance, combat, courage !
Vive
la 6e République. Vive la République. Vive le socialisme ! "
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