Gros succès médiatique à la fête de l’Humanité samedi
13 septembre. Les preneurs de
son et les cameramen se sont bousculés massivement devant le stand du PG. Il
s’agissait de ne pas rater le rendez-vous annoncé dans la matinée de Jean-Luc
Mélenchon et de Jérôme Kerviel. On peut imaginer que certains organes de presse
n’avaient pas déplacé leurs reporters sans arrière-pensée. Une photo du
porte-parole du Front de Gauche parfois caricaturé en sans-culotte couteau
entre les dents frayant avec un trader repris de justice sont des ingrédients
qui promettent de l’audience ou de faire vendre du papier sans parler de
l’exploitation possible d’équivoques habilement suscitées. Même si pourtant
Jean-Luc Mélenchon a pris soin d’emblée d’éliminer la moindre ambiguïté :
« Nous ne souhaitons pas à nos enfants de faire ce boulot. Mais nous
défendons Jérôme Kerviel parce qu’il est un homme et un homme droit. »

Ces préoccupations de justice, de droits de l’homme
sont d’ailleurs au centre de l’intervention que devait effectuer au milieu de
l’après-midi Jean-Luc Mélenchon
liée à la nécessité de fonder urgemment une 6e république. Sous le chapiteau du
stand du PG, beaucoup trop petit pour contenir une foule attentive massée en
désespoir de cause tout autour du stand sous un soleil brûlant et dans le bruit
de la fête environnante, il en a détaillé la logique et les arguments.


Un débat avec Raoul-Marc Jennar, Francois Ruffin
entre autres, précédait l’intervention de Jean-luc Mélenchon et portait sur le
Grand marché transatlantique. Les participants se sont mis d’accord sur
l’aspect quasi totalitaire du traité projeté. Le néolibéralisme ne peut pas
s’accommoder de la démocratie et réciproquement. Quel que soit le niveau ou
l’angle depuis lequel le problème est pris, l’on finit toujours par se heurter
à la confiscation de la souveraineté populaire. La solution passe donc
par l’établissement d’une 6e république qui plus qu’une seule réforme
institutionnelle, souligne Jean-Luc Mélenchon, est en même temps une leçon de
citoyenneté. C’est en écrivant lui-même la constitution que le peuple à
travers la démocratie en action se constituera comme peuple. Il faut le
considérer non pas comme un point de départ ou d’arrivée mais un processus. Son
urgence se fait d’autant plus sentir que le monde du 21e siècle pose des défis
sociaux, économiques, démographiques, écologiques qui exigent des réponses
d’ensemble et démocratiques. Par exemple, « il va falloir décroître, en
finir avec le toujours plus ». Ce qui signifie une redéfinition des
besoins, une redistribution des richesses pour ne rien enlever à ceux qui
manquent déjà du nécessaire, une planification, une relocalisation de la
production, etc. « Nous allons devoir changer jusqu’à notre façon d’être
des êtres humains. La révolution citoyenne est une révolution
culturelle. »
Comment faire ? « Il faut organiser la
démocratie totale. » En
s’inspirant des révolutions citoyennes de l’Amérique latine, du mouvement
Podemos, il faut casser les systèmes verticaux pour mettre en place
l’horizontalité des réseaux. « Des centaines de personnes ont déjà proposé
leur aide » pour mettre en œuvre des systèmes d’échanges, de dialogues.
Le site du mouvement pour la 6e république existe
depuis deux jours. Son serveur informatique a été victime d’une
surfréquentation et a dû être remplacé recueillant dans ce laps de temps 16 000
signatures. www.m6r.fr va
évoluer selon les besoins et les inventions démocratiques. « Le
futur n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire. »
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